Asterius et Gaborn...

Charles avait l'impression de tomber bien mal à pic ...

Euh ... de vous remercier pour tout ce que vous faites pour nous et du merveilleux cadeau de mariage.

Celui ci d'ailleurs ne nécessite t'il pas de notre part un serment officiel ...?

Armoria continuait à surveiller Gaborn et Asterius du coin de l'oeil. Aussi, ce fut un peu distraitement qu'elle répondit :

Un serment ? Mais... Vous ne l'avez pas fait à l'église, déjà ?

A l'église ce n'était pas celui que je dois faire ce soir, après le cadeau que vous nous avez fait! ...une bien belle surprise je dois dire...des terres de votre domaine et la possibilité d'habiter votre demeure ici à Ath !

Grand merci belle maman!

Ainsi nous vous devons allégence et un serment s'impose non ?

Et à jeanjacob également !

Oh...

La lumière se fit.

Allégeance, bien sûr...

Elle regarda de nouveau vers ses Bourguignons, prête à repousser l'allégeance à plus tard. Mais Charles semblait si heureux...

Oui, bien sûr, il n'est que temps.

Charles étreint par l'émotion se racla la gorge et d'un ton solennel déclama son allégeance genou à terre.

Votre Seigneurie, Armoria pair(e) de France, nous vous remercions infiniment pour ce cadeau précieux et promettons de prendre soin de vos terres et de votre demeure.
Ici même nous prêtons allégeance à la baronnie d’Ath et jurons fidélité loyauté et assistance à notre suzeraine.

Elle se concentra sur la mise en forme : il ne méritait pas une serment fait du bout des lèvres, distraitement.

Charles, ce jour, moi, Armoria d'Ylfan, te promets protection pour toi, les tiens et tes terres. Relève-toi et me baille baiser de bouche pour sceller nos voeux.

Asterius vit Armoria revenir avec un peu de réconfort. Mais il déchanta rapidement quand il l'entendit parler ainsi de l'octroi de la Seigneurie de gaborn... Ses paroles lui donnèrent l'impression de d'une vive blessure. Pourquoi maintenant, pourquoi ainsi? Pourquoi gâchait-elle ce qui devait être un merveilleux témoignage... en plein en cet instant?

Asterius témoignait d'une profonde blessure qui avait marqué sa chair et son esprit, et même s'il avait rendu Gaborn furieux en lui dépeignant la vie que menait sa fille, il n'aurait certainement pas voulu se battre, ni gâcher quoi que ce soit d'autre... Non vraiment. Il ne comprenait pas qu'elle détourne cette conversation en l'associant à la déception d'un honneur gâché. Ce n'avait jamais été sa volonté de détruire les marques de mérite...

Asterius remis sa chemise suivit de son mantel, qu'il jeta par dessus son épaule. Il jeta un bref regard à Armoria décontenancé, puis se reporta sur Gaborn, ignorant Charles pour l'heure. Gaborn était furieux, il le voyait. Plus rien qu'il ne puisse maintenant réellement faire, sans risquer d'encore dégrader la situation. Il dit

Ce que je tenais à dire a été dit. Gagez que je regrette le reste.

Puis, portant à nouveau un regard mécontent sur Armoria, il dit

Que mes actes m'enterrent si je devais encore lever la main sur un membre de votre famille!

Il baissa légèrement les yeux, ressentant un soupçon de remords, puis lui adressa un nouveau regard avant de dire à tous ceux présent

Je prends congé.

Et regardant maintenant Charles, il lui dit

J'espère ne pas avoir gâché votre soirée messire. Rien ne devrait jamais se mettre en travers d'un mariage...

Et sur ces mots, Asterius s'élança dans la direction de sa chambre...

Elle regarda tour à tour Asterius, puis Gaborn partir. Elle était furieuse contre eux, contre la Vouivre, contre Loewenne, contre une bonne partie du monde connu, en fait. Que faire ? Aller voir Asterius, aller voir Gaborn ? Reprendre une énième explication ? Ni l'un ni l'autre n'était en état de la recevoir et encore moins de l'écouter, chacun renfermé sur sa propre souffrance. Elle ferma les yeux, se massant doucement les tempes, sentant monter un mal de tête qui risquait de battre des records.

Lasse... Elle était lasse de toutes ces complications, sans cesse. Pas de répit, même pas de trêve pour un événement dont elle se réjouissait par avance depuis des mois et des mois...

Sa tête l'élançait.

Rien de simple, pas de petits plaisirs à saisir comme une gourmandise.

Des coups de marteaux entre les tempes.

Toujours quelque chose qui venait se mettre en travers des occasions de réjouissance, ou de simple jouissance d'un moment de grâce.

Comme un étalon faisant résonner ses sabots dans sa tête, annonçant une terrible...

Migraine, murmura-t-elle d'une voix lasse en rouvrant les yeux. Je vais dans ma chambre, nous partirons dès demain.

Elle se dirigea vers ses appartements d'un pas bien trop lent pour qui la connaissait. Elle parlerait à Asterius, elle écrirait à Gaborn. Demain, plus tard...

Dormir... Fermer les yeux, tout oublier.